Harengs solomon gundy
C'est en me promenant sur "La route des Caraïbes" que j'ai eu envie de mêler ce qui a priori ne peut l'être, les glaces d'Islande et le feu des Caraïbes. Vous trouverez ce livre dans la colonne de droite sous la rubrique "livres en cours" puis, quand il n'y sera plus, dans la rubrique "ma bibliothèque virtuelle". Non mais, à quoi ça sert que je me décarcasse si vous ne cliquez pas !
Dans ce livre aux photos aussi belles que celles de Tillou sur Brèves de Guadeloupe, Virginia Burke donne la recette du Solomon gundy, un dip à base de hareng et de piment dont le nom viendrait de l'ancien "salmigondis". N'ayant pas de piment scotch bonnet, je l'ai remplacé par du Tabasco.
Voici donc ma recette, très librement inspirée de celle de Virginia Burke.
Pour 2 personnes : 1 paquet de filets de harengs fumés au naturel, 1 petit oignon, 4 c.à.s. de vinaigre, 3 c.à.s. d'huile (celle de votre choix, pour moi de l'huile d'olive), de la sauce Tabasco et du jus de citron.
Mettez les filets de harengs dans un plat et recouvrez-les d'eau bouillante. Laissez pocher une dizaine de minutes (hors du feu). Pendant ce temps hachez l'oignon très fin.
Effeuillez les filets et mélangez-les intimement à l'oignon haché en y ajoutant l'huile, le vinaigre, le jus de citron, et autant de sauce Tabasco que vous pouvez (ou plus exactement, que votre estomac peut) en supporter. Laissez reposer plusieurs heures.
Cette préparation peut se servir à l'apéritif avec du pain ou des galettes salées. Je l'ai quant à moi servie en plat avec des pommes de terre à l'eau.
Le feu des Caraïbes, d'accord ! me direz-vous. Mais les glaces d'Islande ? Voici l'explication.
Les amateurs de la cuisine de Patrick, et je sais qu'ils sont nombreux, auront sans doute remarqué que le drapeau noir a flotté quelques jours sur sa marmite. Un grand coup de gueule appuyé par quelques commentaires bien sentis de quelques-uns de ses lecteurs. Ce qui aura eu pour effet de me faire détailler les étiquettes avec encore plus d'attention.
Pour ma recette, j'ai donc acheté des filets de harengs fumés (au bois de hêtre ? invérifiable !)
J'apprenais qu'il s'agissait bien de harengs CLUPEA HARENGUS, qu'il n'y avait qu'un seul additif, du SEL, et qu'ils avaient été pêchés en Atlantique Nord-Est.
Mais le plus surprenant ...
j'avais même le nom du bateau de pêche ! Curieuse comme je le suis et internet étant un outil magique, j'ai cherché et je l'ai trouvé. Voici donc le Börkur, qui est un bateau islandais ...
avec sa pêche ...
(pardon si ce ne sont pas des harengs, je maîtrise mal l'islandais d'une part, et ne suis pas assez qualifée d'autre part pour les identifier formellement).
Surprenant non ?
Bon, d'accord, tout celà n'a pas une grande signification. Mais si on veut faire avancer les choses, il faut bien commencer par un bout ... chacun à sa petite échelle. Et si j'achète du hareng de grandes pêcheries sous plastique c'est que l'étiquetage du hareng dit artisanal, à des centaines voire des milliers de kilomètres des lieux de production, laisse encore fort à désirer.
Edito du 26/02/2007 : j'avais bien fait d'émettre des réserves sur les poissons de la photo. Ce ne sont pas des harengs mais des anchois ! Suis pas très fière ... Merci Patrick d'être passé par là !