Dimanche à la campagne (suite)
Ma marraine s'appelle Jeanne mais je l'ai toujours appelée Jeannette. De la génération de mes parents, c'est une femme de la campagne, dure à la tâche et résistante à la fatigue. Sa maison est celle du bon Dieu, la porte toujours ouverte. Un destin contraire ayant voulu qu'elle n'ait pu avoir d'enfant, elle a bien souvent accueilli ceux des autres de bon coeur.
Francis, son mari, l'a quittée en novembre dernier et malgré son courage pour affronter son quotidien de solitude, elle n'a plus le coeur à sortir de chez elle. Il nous a donc fallu insister un peu, prétexter un grand besoin de retrouvailles familiales, pour fêter (sans le lui dire) un événement de taille : ses 80 ans.
Nous voici donc partis, Jeannette, mon mari et moi, vers la belle maison de sa nièce.
C'est une ancienne ferme rénovée qui a gardé les caractéristiques de l'architecture "baujue" (du massif des Bauges en Savoie), et particulièrement le toit à quatre pans avec un grand avant-toit.
Voici la table qui nous attendait ...
et le cadeau que nous lui avions réservé ...
Sur une des poutres, sculptée dans le bois par le maître de maison
une rosace, motif traditionnel des Alpes.
Le repas s'est passé dans la joie et la bonne humeur, nous avons parlé, beaucoup, de tout et de rien mais surtout pas de choses tristes. Un kir royal (non pas au cassis, ni à la châtaigne mais ... à la violette), des amuse-bouche, une salade verte aux gésiers de volaille, des cotelettes de porc délicieusement grillées au barbecue sur un vrai feu de bois (et non pas de charbon de bois), un gratin dauphinois au moins aussi royal que le kir. Nous n'avons même pas pu toucher au plateau de fromages.
Puis le gâteau est arrivé ...
et ma marraine a enfin compris que nous étions en train de fêter son anniversaire. Sa surprise, son émotion et sa joie nous ont mis les larmes aux yeux et nous nous sommes tous mis à plaisanter bruyamment sur le vent qui éteignait les bougies.
Vous voulez que je vous dise ? Le bonheur c'est communicatif !